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    Octobre 2020 – Année juive 5781


    Shalom, amis d’Israël !

    Nos bien-aimés d’Erets Israël vivent une fois de plus un temps de fête très particulier.
    Après avoir, au printemps dernier, passé Pessah (la Pâque) et Shavouot (Pentecôte) dans un douloureux confinement, ils ont dû à nouveau fermer leurs synagogues le jour le plus saint de l’année, à Yom Kippour (le Jour du Grand Pardon), et vont construire leurs Souccot, leurs petites cabanes, sans pouvoir se réunir. Ils brandiront leur loulav (bouquet de branches) en famille ou tout seuls, et ne pourront guère s’inviter les uns les autres.

    En Europe aussi, une région après l’autre retombe dans le confinement, au gré de la propagation du virus, avec une grande diversification des mesures, qui frappent pourtant toutes la vie sociale et ralentissent l’activité économique. On s’enfonce dans la peur. Pas forcément celle de mourir des suites du virus, qui n’a guère fait plus de morts que les grippes hivernales des années précédentes, grâce peut-être au confinement, mais celle de la récession économique et du chômage qui suivront les faillites des entreprises paralysées dans leur activité, et peut-être de la famine si les réserves de nourriture s’épuisent… Qui aurait le coeur à la fête ?

    Pourtant, Souccot (la Fête des cabanes) est la plus joyeuse des fêtes. Tous ceux qui ont voyagé en Israël à ce moment de l’année s’en sont rendu compte. C’est un festival de convivialité, avec des chants, des danses dans la rue et dans les parcs, une ambiance détendue et réjouie…

    Souccot célèbre la bonté et la générosité infinies du Dieu d’Israël, proclame Sa royauté dans toutes les dimensions de notre vie, et donne un aperçu des joies qui attendent le peuple de Dieu à la venue de Son Messie. Qu’en sera-t-il cette année ? Quel sera le reflet, dans notre présent, de cette joie promise ?

    Mais la précarité des cabanes de Souccot, avec leur toit de feuillage ouvert sur les étoiles, rappelle en même temps à Israël son cheminement dans le désert. Ce ne sont pas les circonstances présentes de la vie qui doivent nous réjouir. Nous sommes reconnaissants de ce que Dieu a donné, mais même dans le « pas encore », nous devons être joyeux. Les Juifs ont célébré Souccot même dans la Shoah. Ils se sont souvenu que dans les pires déserts, Dieu était avec eux, colonne de nuée pendant le jour et colonne de feu pendant la nuit, pour les guider et les protéger.

    Même l’humiliation qui résulte du souvenir de nos fautes ne doit pas empêcher la joie. Le jour de fête où, à l’écoute des paroles de la Torah, tout le peuple, saisi de honte, se mettait à pleurer, Esdras, Néhémie et les autres conducteurs du peuple les ont arrêtés : « Ce jour est consacré à ADONAÏ, votre Dieu… Ne soyez pas tristes, car la joie d’ADONAÏ est votre force. » Néhémie 8 :9-10, traduction David Stern). Et la fête de Souccot qui suivit fut vécue dans une très grande joie (ibid.v.17). La célébration de Kippour, qui permet de déposer les péchés devant Dieu et donnait, à l’époque du Temple et des sacrifices, l’illustration de la rédemption par le sang, apporte chaque année un élan de confiance et de joie.

    Chrétiens et Juifs, nous avons tous déjà souffert une longue période de confinement. Certains n’ont rien appris. Ils sont restés dominés par la frustration, ont cultivé l’amertume et la colère, ou ont réussi à se divertir pour oublier la situation. Mais d’autres se sont remis en question. Ils ont multiplié le temps passé devant Dieu, dans la méditation, l’adoration et la prière. Ils se sont mis à l’écoute du SEIGNEUR et ont cherché Sa Présence. Dans le Judaïsme aussi, de nombreuses personnes sont revenues à Dieu et se sont mises à pratiquer plus assidument les commandements.

    Ils ont compensé l’impossibilité de se réunir pour le culte par une pratique plus fervente de la prière personnelle. Ils avaient moins que nous la possibilité de se rassembler par internet, car l’usage d’un ordinateur, d’une tablette ou d’un téléphone leur est interdit les jours de Shabbat et de fêtes.
    Dans cette année d’épreuves, restons solidaires d’Israël et fidèles dans la prière pour que Dieu les conduise à Le connaître toujours mieux ! Gardons-nous de nous replier sur nos familles, sur les problèmes de nos communautés et les malheurs de nos pays ! Partout dans le monde, on a prié pour une victoire sur le virus et un retour à une vie normale. Rien de cela ne s’est produit. Nous venons d’écouter une prédication de Tom Bloomer, de Jeunesse en Mission, qui date du 27 septembre. Il ne faut pas s’attendre, dit-il, à ce que Dieu change quelque chose, tant que Son peuple n’est pas revenu à Lui. Il s’agit d’abord ds chrétiens, chargés de « faire des nations des disciples » (Matthieu 28 :18). Comment être le « sel de la terre » sans un étroit contact avec le Père ? Si nous L’écoutons et faisons ce qu’IL a sur le cœur, IL nous remplira de Sa joie et nous préservera au long de toute la période difficile qui continue à s’abattre sur nos nations. Et nous savons au moins qu’une des priorités de Dieu, c’est Son amour inébranlable pour Israël. Ne nous laissons donc pas intimider par l’antisémitisme qui a resurgi partout. Aimons courageusement Israël, quelque résistance que cela suscite dans certains conseils d’églises. Et choisissons la joie !

    Hag saméah ! (Joyeuse fête !)

    Éric Bergier, pasteur