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    Avril 2019 – Année juive 5779


    Chers amis d’Israël, shalom

     

    Chaque année, dans le calendrier d’Israël, avant la célébration de l’Indépendance (71 ans cette année),  Israël se souvient de la Shoah. Une commémoration qui prend place le 27 Nissan (cette année le 2 mai), pendant le temps de l’Omer : le compte des 50 jours qui séparent Pessah, ou plus exactement le Jour des  prémices de l’orge, de Shavouot (Pentecôte).

    Depuis plusieurs années, à des dates plus ou moins proches de cette grande commémoration, des chrétiens évangéliques, sur l’initiative du pasteur Jobst Bittner, de Tübingen, organisent à travers l’Europe et dans le monde des Marches de Vie pour Israël.

    Le dimanche 5 mai 2019, cette Marche de Vie aura lieu à Genève pour la deuxième fois. Comme l’an dernier, elle touchera la Place des Nations, où se sont déjà massés le 18 mars quelques centaines de manifestants contre l’acharnement de la Conférence des Droits humains de l’ONU à condamner Israël sans aucune proportion avec les violations de ces droits dans de nombreux autres pays. Mais les marcheurs retourneront ensuite en ville pour s’arrêter dans divers quartiers, témoins de l’exclusion multiséculaire des Juifs de Genève (de 1488 au milieu du 19ème siècle) et de plusieurs actes antisémites qui ont marqué le passé genevois au 20ème siècle. Le but de cette marche et des autres semblables est de perpétuer le souvenir de la Shoah et de la persécution des communautés juives au cours des siècles en brisant la chape de silence qui a trop longtemps entouré ces événements, de mettre ensemble des Juifs et des chrétiens, des descendants de victimes et des descendants de persécuteurs, d’inviter à la repentance et à la réconciliation et de prendre une  position claire contre l’antisémitisme.

    De telles Marches de vie auront lieu notamment à Payerne le 24 avril et à Bex le 12 mai, des localités de Suisse romande. Il y en a eu également en France ces dernières années. Elles ont été relatées dans les anciens numéros de ce bulletin, en juillet et en septembre 2017. Prions pour qu’elles se multiplient. Enfin, le 20 juin, pour la deuxième fois, de telles marches seront organisées en Israël, dans plusieurs villes, avec des visiteurs chrétiens de tous pays. La Marche de Vie du 15 mai 2018 à Jérusalem, au lendemain des festivités de l’Indépendance et du déplacement de l’ambassade américaine, a laissé un souvenir marquant pour ceux qui en ont été témoins.

    L’enjeu de ces marches est considérable, en plus des réconciliations et guérisons de l’âme et du corps qui peuvent se produire lorsqu’est brisé, dans le respect et dans l’amour, le silence qui a bloqué des familles entières dans la honte et le déni (lire à ce sujet, de Jobst Bittner, Briser la Chape de Silence).  Car l’hostilité mutuelle qui a séparé Juifs et chrétiens pendant plus de dix-neuf siècles s’est nourrie des accusations mensongères et des innombrables crimes de sang qui ont jalonné l’histoire, de sorte qu’avant même d’ouvrir la bouche, les chrétiens s’étaient totalement disqualifiés comme témoins du Messie d’Israël à l’égard de son peuple. C’est bien pour cela que les CAI, à l’instar d’Ebenézer et d’autres organisations, s’interdisent tout prosélytisme à l’égard d’Israël. Seuls les actes d’amour doivent parler. Israël doit être honoré, et nous nous humilions pour nos ancêtres, que nous ne pouvons ni ne devons renier. Il nous incombe d’assumer la responsabilité de leurs égarements et de leurs lâchetés.

    Souvenons-nous toutefois que les Marches de Vie devraient être comme le sommet d’une vague : même loin des lieux où elles se tiennent, il faudrait qu’elles soient le signe d’une attitude nouvelle de la part des chrétiens des nations. Car c’est le Corps du Christ qui doit se mettre en marche pour rechercher et exprimer cette nouvelle unité dans l’amour d’Israël. Plutôt que d’apprécier ce mouvement d’une manière plus ou moins critique, comme on a trop souvent l’habitude de procéder, nous ferions mieux de nous sentir concernés, de le bénir, de le soutenir fidèlement de notre intercession, d’en parler autour de nous et peut-être de sortir de notre zone de confort pour le propager dans les régions où il n’est pas connu.

    Dans la communion du Messie d’Israël.

     

    Eric Bergier — CAI Suisse

     

    Lisez l’intégralité du Bulletin et de la Lettre de Prière CAI des mois d’avril 2019