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    Mai 2020 – Année juive 5780


    Chers Amis d’Israël,

    Nous voici une fois encore, avec Israël, à cheminer de Pessah à Shavouot, de la servitude de l’Egypte à la Révélation du Sinaï et, pour nous, des rencontres bouleversantes du Ressuscité au don puissant du Saint-Esprit. Les Juifs qui suivent la Torah comptent l’un après l’autre les cinquante jours, sept semaines de sept jours, qui séparaient l’offrande de la première gerbe de l’orge de celle de la première gerbe du blé. Un temps de moissons qui est en même temps un cheminement intérieur, pour s’approprier la liberté reçue à la sortie d’Egypte et entrer dans l’Alliance du Dieu d’Israël, qui consiste dans l’obéissance du cœur et du corps aux commandements.

    Cette année, pour eux comme pour nous, ce cheminement spirituel doit se dérouler dans le confinement. Pour une longue période, nous sommes tous privés de nous réunir. Nul ne sait quand églises et synagogues seront à nouveau ouvertes car le déconfinement devra être « progressif ».

    Pour certains, par le confinement, le peuple de Dieu s’est mis à l’abri du fléau, selon la belle parole d’Esaïe 26 :20 : « Va, mon peuple, et entre dans ta chambre. Sur toi, ferme la porte, cache-toi un instant, le temps que passe la colère. » Le jugement de Dieu étant tombé sur le monde par le coronavirus, on pourrait s’attendre à voir paraître le Messie. Mais précisément, le peuple de Dieu n’a pas été épargné par le fléau, de nombreux Juifs orthodoxes ainsi que, parmi nous, des Amis d’Israël en ont fait la cruelle expérience ! Si le virus appartient bien aux signes de la fin, il n’en constitue assurément qu’un début.

    Pour de nombreux croyants, le confinement a été l’occasion de se mobiliser dans la prière. Une prière de repentance sur les péchés de nos nations et de la société, de supplication contre la pandémie et parfois d’autorité sur les puissances démoniaques qui s’y sont manifestées. Diverses suivant nos traditions et nos convictions, les prières d’Israël et de l’Eglise ont convergé vers le cœur du Père et se sont appuyées sur Sa Parole révélée. Elles ont contribué au recul de l’infection. C’est une grâce et une joie.

    D’autres chrétiens ou Juifs, répondant à un défi d’amour fraternel, ont eu très à cœur les personnes faibles, isolées, âgées, et ont multiplié les contacts téléphoniques ou « online » pour les encourager et les sortir de leur solitude. Les rencontres de groupe à distance ont abondé grâce aux diverses technologies présentes sur internet. Des initiatives telles que « Nous sommes ensemble » ont rassemblé des milliers de chrétiens. Des mouvements d’entraide et de solidarité se sont développés.

    Mais surtout, chrétiens et Juifs se doivent d’être attentifs et de se préparer pour ce qui suivra le déconfinement. Sans même que nous accordions beaucoup de crédit aux messages que nos médias qualifient de « complotistes » ou de « fake news », tout annonce une période d’affrontements difficiles avec les forces du mal. La levée du confinement ne pourra pas être un simple retour à la normale. La colère accumulée dans les cœurs par l’enfermement auquel nous avons été contraints, l’action destructrice des conflits familiaux qui se sont souvent déchaînés dans l’impossibilité de prendre une distance, le coût social de l’arrêt de l’économie et de la dette publique qu’il faudra bien payer, pourraient bien conduire à des explosions, et en particulier à la recherche de boucs émissaires. Le conditionnement médiatique et la désinformation auxquelles la plupart des individus n’ont cessé d’être exposés pourraient aussi déboucher sur un déchaînement d’antisionisme, d’antisémitisme et d’hostilité à l’égard des églises chrétiennes. Veillons à être fermes dans l’amour, et sans concession dans notre engagement pour Israël.

    Sans compter que face aux risques de désordre, la tentation sera grande pour les autorités de répondre par des mesures de répression et de contrôle. Or les moyens actuels d’exercer un tel contrôle sont tout simplement terrifiants. Grâce à nos téléphones portables, nous pouvons être suivis partout. Tout peut être enregistré. La dictature mondiale de l’Antichrist n’a plus rien d’une fiction lointaine. Saurons-nous y résister, et faire valoir, humblement et courageusement, face à « l’ordre mondial », les exigences du Dieu de l’Exode, Créateur et Défenseur de la Vie, qui aime et appelle personnellement ses enfants ? Le Messie d’Israël nous a avertis : « celui qui tiendra bon jusqu’au bout sera sauvé. » (Matthieu 24 :13) Et, selon Esaïe 7 :9, seule la foi dans le Dieu d’Israël et la proclamation de Sa Parole nous permettra de subsister : « Vous ne pourrez tenir bon qu’en vous tenant au Seigneur » (traduction Français Courant).

    En attendant, les projets de Dieu pour son peuple continuent de s’accomplir.  Le 25 avril ont été rappelés, mais pas dans la grande presse, les 100 ans de la conférence de San Remo, où furent posés les fondements du droit de l’Etat d’Israël sur son pays. Cette conférence internationale devait disposer des territoires récemment détachés de l’Empire ottoman après la Première guerre mondiale. 95% de ces terres furent accordées à des Etats arabes ; elles sont devenues aujourd’hui l’Irak, la Syrie et le Liban. Les 5% restants furent désignés pour l’établissement d’un « foyer national juif », et confiés, sous le nom de Palestine, à l’Empire britannique, pour qu’il veille sur ce projet. Les Arabes n’ont alors réclamé aucun droit sur ce territoire. Aujourd’hui encore, dans le droit international, l’Etat d’Israël n’est pas fondé sur la décision de partition du pays approuvée par l’ONU en 1947, mais sur cet accord de San Remo, confirmé l’automne suivant à Genève par la Société des Nations.

    Les circonstances de ce printemps ont empêché toute commémoration en dehors d’internet. Une manifestation ou une conférence auront probablement lieu à Genève en décembre. Merci de prier pour que cet événement ne passe pas inaperçu mais puisse avoir des conséquences positives pour la situation d’Israël aujourd’hui.

    Eric Bergier, pasteur